Selon Mollison et Holmgren, trois principes éthiques constituent la base de toute action en permaculture:

• Care for the earth (prendre soin de la planète)
• Care for the people (prendre soin des gens)
• Fair share (limite ta consommation et partage ton surplus)

Les cinq R de la durabilité jouent un rôle au moins aussi important dans un jardin en permaculture:

Refuse: refuser la consommation superflue. N'achète que ce dont tu as vraiment besoin.

Reduce: réduis les déchets, les matériaux utilisés et consomme moins d'énergie.

Reuse: essaie de réutiliser et de réparer les objets aussi souvent que possible s'ils se cassent.

Recycle: ce que tu ne peux plus sauver, débarrasse-t'en, mais comme il se doit. Trie correctement les déchets dans le système de recyclage.

Rot: le dernier R signifie Rot, et donc compostage. Un tas de compost est donc un must absolu pour ton jardin en permaculture.

Dans l'idéal, un jardin en permaculture se compose de cinq zones dont l'homme est le centre. En principe, plus la zone est proche de l'homme, plus elle est densément plantée en règle générale. Plus une zone est éloignée de l'homme au centre, moins elle doit nécessiter d'entretien.

Assez de théorie, passons à la pratique. Première étape essentielle de la planification d'un jardin en permaculture: prends du temps, beaucoup de temps, et observe ton jardin.

• Comment est la course du soleil dans ton jardin?
• Où sont les emplacements ombragés, et les endroits ensoleillés?
• Y a-t-il des endroits particulièrement exposés au vent dans ton jardin?
• Quels sont les animaux qui vivent chez toi?
• Quelle est la nature de ton sol, sablonneux ou argileux?
• Qu'est-ce qui pousse déjà sur ton terrain?

Mieux tu connais ton jardin, plus il te sera facile de créer un jardin en permaculture. Comme tu crées ton propre écosystème dans un jardin en permaculture, dans lequel, dans le meilleur des cas, tu n'as pratiquement pas besoin d'intervenir, une bonne planification est vraiment essentielle.

Commence déjà, à ce stade, à réfléchir aux plantes sur lesquelles tu veux miser dans ton jardin en permaculture. Donne toujours la préférence aux plantes vivaces. Veille à ce que les plantes soient résistantes à l'hiver. Parmi les variétés de fruits et légumes vivaces, on trouve par exemple les fraises, la rhubarbe, les asperges, le topinambour ou le chou éternel.

Et vérifie directement quelles sont les plantes qui cohabitent bien, c'est-à-dire qui peuvent devenir de futures voisines dans ton jardin en permaculture. Le mot magique est culture mixte. Nous y reviendrons plus tard.

Prévois de la place pour des jardinières surélevées, une spirale à fines herbes, une serre ou un bassin, si tu le souhaites. Et réfléchis dès la planification à la manière de récupérer l'eau de pluie et de l'utiliser pour ton jardin en permaculture, par ex. en dirigeant une partie des eaux de pluies directement vers les parterres.

Ton jardin en permaculture comporte différentes zones. Chaque zone remplit toujours plusieurs fonctions. Tu as encore des difficultés à te faire une idée précise? Trois exemples:

• Ton bassin de jardin n'est par ex. pas seulement un habitat pour les poissons, les amphibiens et les insectes, c'est aussi un réservoir d'eau pour les eaux de pluies.
• Les haies d'arbustes fruitiers sauvages ne délimitent pas seulement ton terrain, elles te protègent aussi des regards indiscrets et du vent et te fournissent des fruits.
• Grâce au tas de compost, tu peux non seulement te passer de la poubelle à déchets organiques, mais tu disposes également du meilleur engrais à domicile et tu améliores ainsi la qualité du sol.

Lors de la mise en place de ta permaculture, veille à ce que les chemins dans ton jardin soient courts. Ils ne sont pas pavés, mais recouverts de matériaux naturels comme des copeaux de bois.

Les jardins en permaculture ont toujours un aspect un peu sauvage. Les mauvaises langues disent aussi qu'ils ont l'air désordonnés. Mais tu en sais plus. Ton jardin en permaculture reproduit la nature et c'est un système bien pensé.

La raison de cet aspect sauvage est que tu dois créer ton jardin en permaculture sous forme de culture mixte au lieu de cultiver les légumes en rangées comme d'habitude.

Exemple classique: les trois sœurs. Les Mayas plantaient déjà du maïs, des haricots et des courges ensemble. Le maïs, qui a des racines superficielles, et les haricots, qui ont des racines profondes, ne se gênent pas. Les haricots peuvent utiliser cependant le maïs comme tuteur, tandis que les feuilles de la courge ombragent le sol et le protègent ainsi du dessèchement.

En règle générale, une culture mixte n'est pas seulement plus productive, car tu utilises de manière optimale l'espace de ton parterre. Avec les bons voisins, tu peux même protéger tes plantes des parasites.

Un exemple:

Ne plante pas tes pommes de terre juste à côté de tes tomates. Les pommes de terre luttent souvent avec la pourriture brune et le mildiou et peuvent alors contaminer tes tomates. L'ail est en revanche un bon voisin pour les tomates car il éloigne les mouches blanches en surface et peut même aider à lutter contre les campagnols sous terre.

En observant ton jardin, tu as pu constater quels sont les endroits exposés au vent. Fais quelque chose contre cela! Une haie de fruits sauvages est idéale pour protéger du vent. C'est bon pour ton jardin, pour les animaux sauvages et tu profites des fruits.

Lors de la création de ton jardin, veille également à ce que tout reste aussi ouvert que possible au sud et que tu n'y plantes pas de grands arbres. Les grands arbres doivent être placés côté nord, tandis que tu peux placer tes parterres de légumes et tes arbustes à baies vers le sud.

Dans un jardin classique, l'espace sous un arbre fruitier est souvent inutilisé. Pas avec la permaculture. Crée des «guildes d'arbres» dans ton jardin en permaculture.

Dans une guilde d'arbres, un arbre, un arbuste, des herbes et des plantes couvre-sol par ex. ne forment qu'une seule unité. Les plantes forment une communauté qui se soutient mutuellement et qui te donne un rendement correct.

De quelle manière? Quelques exemples: les plantes couvre-sol protègent le sol autour de l'arbre fruitier contre le dessèchement. Les ombellifères comme l'aneth ou le fenouil attirent les organismes utiles et tu peux même les récolter. Les arbustes à baies comme les framboisiers ou les groseilliers assurent un rendement encore plus élevé, le tout dans un espace restreint.

Utiliser les ressources de façon responsable. C'est particulièrement vrai pour l'eau dans un jardin en permaculture.

Les récupérateurs d'eau de pluie, cuves de drainage, citernes, bassins de jardin: il existe de nombreuses possibilités pour récupérer et utiliser les eaux de pluies. Les pompes de récupérateurs d'eau de pluie sont particulièrement utiles dans ce contexte, car elles te permettent d'acheminer l'eau de pluie jusqu'à tes plantes sans avoir à fournir de gros efforts.

La question du paillage est également importante en la matière: dans un jardin en permaculture, il n'y a en principe pas de sol en friche. Toutes les surfaces ont une couche de paillis. Grâce à la couche de paillis, le sol ne se dessèche pas aussi rapidement, ce qui permet d'économiser de l'eau. Le paillage permet également de réduire la quantité d'engrais et d'éviter les mauvaises herbes. Cela présente donc certains avantages.

L'herbe séchée de la tonte de gazon, mais aussi le foin ou la paille roussie conviennent pour le paillage.

Plutôt qu'une couche de paillis, tu peux aussi miser sur des plantes couvre-sol dans certains coins de ton jardin. Les plantes couvre-sol poussent à une faible hauteur et couvrent rapidement les surfaces libres. Le point fort: il existe aussi des plantes couvre-sol avec des fruits ou des feuilles comestibles. En font partie, entre autres, le fraisier des bois, le mouron blanc ou la capucine.

Il y a beaucoup à récolter dans un jardin en permaculture. Mais comment stocker les fruits et les légumes si la maison n'a pas de cave ou si la cave d'une nouvelle construction est inadaptée?

Pour une cave creusée dans la terre, il te faut trouver un endroit ombragé dans ton jardin. Comme tu dois creuser jusqu'à 1,20 m de profondeur, il faut absolument vérifier au préalable si c'est compatible avec le niveau de ta nappe phréatique. Et vérifie auprès de ta commune si la cave creusée dans la terre est éventuellement soumise à autorisation.

En plus d'un bon drainage pour éviter que l'eau ne s'infiltre dans la cave, une cave enterrée a également besoin d'un puits de sortie d'air. Des fabricants proposent des caves enterrées prêtes à l'emploi. Et pourtant, tu devras encore travailler dur, car en plus d'une fondation en gravillons et en sable, ta cave enterrée a besoin d'électricité pour l'éclairage et doit être entourée de terre de tous les côtés.

Le silo sous terre est la solution plus simple, rapide et économique.

Cherche d'abord un emplacement approprié pour le silo. L'idéal est un endroit proche de la maison et couvert. Il est important que le silo ne puisse pas se remplir d'eau. Fais attention au niveau de la nappe phréatique!

Tu as trouvé un endroit? Alors c'est parti. Voici comment créer un silo:

• Crée une fosse d'environ 30 à 40 cm de profondeur.
• Recouvre la fosse de grillage anti-rongeurs pour que les rongeurs n'aient aucune chance de s'attaquer à ta récolte.
• Remplis maintenant la fosse d'une couche de sable d'environ 5 cm et tasse le sable. Tu peux garnir les côtés du silo avec de la paille ou le maçonner avec des planches de coffrage, des briques de construction ou des briques Ytong.
• Les légumes sont stockés dans des caisses en plastique ou en bois. Les caisses à vin en bois conviennent parfaitement.
• Mets toujours une couche de légumes dans la caisse, que tu recouvres ensuite de sable. Puis tu continues avec la couche suivante. Attention: les couches ne doivent pas être en contact. Ne pas laver les légumes, mais seulement enlever la terre à l'aide d'une brosse avant de les mettre en silo.
• Pour finir, recouvre le silo d'une planche de bois et d'une couche de terre. Tu peux également recouvrir le silo d'un film plastique pour empêcher l'humidité de s'infiltrer.