Denny Ertel apprend de sa mère que HORNBACH est en train de construire un magasin dans le quartier Eidelstedt à Hambourg. Elle avait entendu dire que l'entreprise familiale et l'agence pour l'emploi de Hambourg proposaient des formations pour préparer les demandeurs d'emploi au travail sur la surface. «L'âge et l'apparence ne sont pas importants. Pour nous, seule compte la qualification», promet le directeur de magasin de l'époque, dans un article de journal. Denny Ertel était alors au chômage depuis cinq ans déjà. Bien que cet employé de bureau qualifié n'ait qu'une idée approximative du commerce de détail, il tente sa chance. La candidature est rapidement rédigée. Sa vie va alors changer. Car HORNBACH tient sa promesse: plus de la moitié des quelque 120 postes du magasin sont occupés par des chômeurs. L'un d'entre eux est Denny Ertel. Il intègre HORNBACH à l'automne 2008. Et en janvier 2009, le magasin ouvre.
Signé pour deux ans, mais depuis onze ans chez HORNBACH
Lors de l'entretien d'embauche avec le directeur de magasin, les deux ont parlé ouvertement de l'endroit où Denny Ertel pourrait travailler dans le magasin au regard de son fauteuil roulant. «Honnêtement, les possibilités n'étaient pas nombreuses selon moi», raconte Denny Ertel. La vente, ce n’était pas vraiment pour moi, car je ne connaissais pas assez les articles. En caisse, cela aurait pu se faire, mais il aurait fallu transformer la caisse.» Denny Ertel a donc finalement commencé par le service clientèle. Il s'occupait aussi de la sortie marchandises et faisait donc partie de l'équipe logistique du magasin dès le début. Un collaborateur en fauteuil roulant dans la logistique? Denny Ertel rit. «Je l'admets, ce n’est pas ce que j’avais en tête. Conduire un chariot élévateur à fourche était la seule chose que je pouvais envisager en matière de logistique». Il s’accorde avec HORNBACH sur un contrat de deux ans pour commencer. «Cela nous permettait de vérifier si cela pouvait fonctionner. C'était il y a onze ans», déclare Denny Ertel non sans fierté.
Nous nous soutenons les uns les autres. Et si quelqu'un a besoin de mon aide, je suis là aussi. C’est logique. Quand on parle ensemble, tout est possible.
Denny Ertel
Si quelqu'un a besoin de son aide, il est là
Il y a six ans, il est passé au service entrée marchandises, où il est le premier interlocuteur pour les fournisseurs, et où il gère les avis, traite les réclamations et les retours et prépare les colis pour l'envoi. Il connaît maintenant parfaitement les allées de l'entrée marchandises. «Je suis sportif, je joue au handibasket depuis 30 ans. Je suis donc relativement agile», dit-il en riant. Et si quelque chose se trouve sur le chemin, ses collègues se chargent généralement vite de dégager l’allée. Toute l'équipe du magasin est serviable et sympathique, explique Denny Ertel. «Nous nous soutenons les uns les autres. Et si quelqu'un a besoin de mon aide, je suis là aussi. C’est logique.» Il refuse tout traitement spécial. «Je suis une personne qui aime se débrouiller par elle-même», dit-il avec assurance. «Ma motivation est de tester les limites. Il y a toujours un moyen». Par exemple, personne n'aurait probablement pensé qu'il était possible de déplacer des palettes en fauteuil roulant. Jusqu'au jour où Denny Ertel s’est lancé et l'a fait. «J'ai déchargé seul la livraison dans le dépôt central, parce qu'il y avait besoin de quelqu'un», dit-il. Ce quadragénaire aime surprendre les gens avec ce qui est possible avec son handicap. Et quand il a besoin d’aide, il sait qu'il peut compter sur ses collègues. «Quand on parle ensemble, tout est possible.» Par exemple, le comptoir dans la sortie marchandises a été abaissé et, il y a quelques années, un monte-escalier a été aménagé dans le magasin pour qu’il puisse se rendre dans la salle de repos. «Il faut juste que quelqu’un porte le fauteuil roulant derrière moi. Mais ce n'est jamais un problème».
Et comment les clients réagissent-ils à son égard? Denny Ertel réfléchit un instant: «Au début, il y avait certainement un peu de méfiance ici et là. Mais généralement, cette méfiance disparaît rapidement lorsque les clients réalisent que je les accueille et les conseille aussi bien que les autres». Il est aussi l’interlocuteur de référence lorsque des personnes en fauteuil roulant déambulent dans le magasin. Denny Ertel, qui parle couramment la langue des signes, apporte aussi son aide en conseillant les clients atteints de surdité. «Je suis heureux de pouvoir aider. Bien évidemment, il y a des jours où le moral est moins bon. Mais l'important est que les clients se sentent toujours à l'aise avec nous».
Sur la personne
DENNY ERTEL, 40 ans, travaille depuis onze ans chez HORNBACH. Ce natif de Hambourg est fan de la série Game of Thrones, écoute Rammstein, aime les voitures et possède un abonnement au club de foot de Hambourg HSV. Sa grande passion est le handibasket.
Joueur, entraîneur, arbitre: le cœur de Denny Ertel bat pour le handi-basket. Son équipe, le BG Hamburg West, joue en Oberliga. «Nous avons un bon mélange. Dans notre club jouent des handicapés et des non-handicapés, des jeunes et des vieux, des immigrants et des allemands, des hommes et des femmes. Tous ensemble, nous sommes ouverts à tous.» À l‘âge de dix ans, il a commencé à jouer au handi-basket - entre autres au HSV. Il a également essayé la natation, l‘athlétisme et le tennis de table en même temps. Mais à l‘âge de 15 ans, Denny Ertel a dû choisir un sport. La formation plus quatre sports différents, c‘était trop. Il a choisi le basket. «Parce que c‘est un sport d‘équipe, et non un sport individuel.» Il y a six ans, il a obtenu sa licence d‘entraîneur et a fondé son propre département de handi-basket au BG Hamburg West. «J‘ai pensé qu‘il était important qu‘il y ait un deuxième club à Hambourg en plus du HSV qui propose ce sport. Afin que les personnes qui aiment jouer au basket-ball aient le choix.» Pour Denny Ertel, le handi-basket est synonyme de passion et d‘émotion pures. «C‘est aussi un sport très familier et fairplay. Le respect mutuel est vécu par tous les participants. Chez nous, il n‘y a pas de violence. Après le match, on se donne toujours la main.»